La peur change de camp !

Appel inter­na­tio­nal de la dia­spo­ra grecque

Rassemblement paneuropéen : De l’argent pour la santé — pas pour la police !

17.04 2021
14h
Rond Point Schuman

17 col­lec­tifs de la dia­spo­ra grecque d’Eu­rope et d’Aus­tra­lie se ras­semblent en soli­da­ri­té avec les Grecs qui résistent à la poli­tique répres­sive du gou­ver­ne­ment grec.

Rein­form (Pays-Bas), Grec.que.s soli­daires de Bel­gique (Bruxelles), Greek ini­tia­tive against police impu­ni­ty ( Syd­ney), GR soli­da­ri­ty ini­tia­tive (Bar­ce­lone), Ini­tia­tive grecque (Paris), Greek migrant soli­da­ri­ty ini­tia­tive (Écosse), Soli­da­ri­ty Edim­burgh / Real demo­cra­cy now Edim­burgh GR (Édim­bourg),  Ini­tia­tive against the repres­sive state in Greece (Munich), Ini­tia­tive against autho­ri­ta­ria­nism in Greece (Göte­borg), IRANT (Oslo), Reakt — Aktion against repres­sion (Ber­lin), Greek soli­da­ri­ty net­work UK (Lon­don, Bir­min­gham, Bris­tol, Lough­bo­rough), Ini­tia­tive against police state (Bir­min­gham), Ini­tia­tive against autho­ri­ta­ria­nism in Greece (Den­mark), Ini­tia­tive against police state in Greece (Upp­sa­la), Kamp­fe­rische Bewe­gung der Grie­chen in Deut­schland (Alle­magne), Greek soli­da­ri­ty Ire­land (Dublin)

EN LIEN :

Nous sommes des immigré.e.s. Nous sommes celles et ceux qui ont été contraint.e.s de quit­ter la Grèce, ou de ne plus y retour­ner, à cause de la crise éco­no­mique ren­for­cée par l’intervention de la Troi­ka. Nous obser­vons avec colère l’é­vo­lu­tion de la situa­tion poli­tique en Grèce et l’aug­men­ta­tion de l’ar­bi­traire poli­tique, de la vio­lence poli­cière et de la répression.

La ges­tion de la pan­dé­mie par l’U­nion euro­péenne a démon­tré la faillite des poli­tiques néo­li­bé­rales qui ont été mises en œuvre en Europe. Ain­si, les pro­fits des indus­tries phar­ma­ceu­tiques et du capi­tal en géné­ral sont prio­ri­taires par rap­port aux besoins de la popu­la­tion en cas de pan­dé­mie. Cette ges­tion consti­tue une esca­lade de l’at­taque contre tous les biens publics qui sont des acquis du mou­ve­ment social. L’UE a choi­si de finan­cer des entre­prises pri­vées pour la recherche sur les vac­cins avec l’argent des citoyen.ne.s européen.ne.s, sans même impo­ser de condi­tions, mon­trant ain­si que la crise est une oppor­tu­ni­té de pro­fit. Sous pré­texte de la crise sani­taire, les pays de l’UE ont inten­si­fié leur auto­ri­ta­risme, ten­tant de condam­ner toute voix pro­gres­siste s’op­po­sant aux argu­ments et aux pra­tiques des gou­ver­ne­ments au silence.

En Grèce, la pan­dé­mie est arri­vée à un moment où le sys­tème public de san­té était déjà mis à genou par les longues années de poli­tiques d’austérité.

Le gou­ver­ne­ment refuse d’embaucher du per­son­nel de san­té et de ren­for­cer le sys­tème de san­té public avec des uni­tés de soins inten­sifs addi­tion­nels. Aujourd’­hui encore, il ne réqui­si­tionne pas de cli­niques pri­vées, alors que de nom­breux patients meurent en rai­son de la pénu­rie de places dans les uni­tés de soins intensifs.

La pan­dé­mie est com­bat­tue par des confi­ne­ments consé­cu­tifs, tan­dis que les travailleur.euse.s sont entassé.e.s sur leurs lieux de tra­vail et dans les moyens de trans­ports publics sans mesures de pro­tec­tion adé­quates, une poli­tique au carac­tère mani­fes­te­ment clas­siste. La réponse à la crise sani­taire du gou­ver­ne­ment consiste à aug­men­ter le nombre d’effectifs poli­ciers et les dépenses pour leurs équi­pe­ments répres­sifs. La police impose des amendes de manière abu­sive et dis­cri­mi­na­toire tan­dis que le mon­tant de l’amende Covid s’élève à 60% du salaire mini­mum grec. La police est omni­pré­sente, elle n’hésite pas à faire un usage abu­sif de sa force contre des familles et enfants qui sortent prendre l’air dans un parc.

Les plaintes pour vio­lence poli­cière se mul­ti­plient : enlè­ve­ment de citoyen.ne.s, tor­tures, inti­mi­da­tions, traques, har­cè­le­ments sexuels, ciblages de per­sonnes appar­te­nant à cer­taines orga­ni­sa­tions poli­tiques, publi­ca­tion de don­nées per­son­nelles de citoyen.ne.s dans des contextes de pro­pa­gande, accu­sa­tions peu convain­cantes par l’unité anti­ter­ro­riste, etc.

Tout cela se fait sous la cou­ver­ture et la direc­tion des auto­ri­tés poli­tiques. Dans le même temps, de nou­velles forces de police sont mises en place pour contrô­ler les mani­fes­ta­tions et répri­mer le mou­ve­ment étu­diant. Le gou­ver­ne­ment a presque condam­né à mort, par ven­geance, le pri­son­nier poli­tique et gré­viste de la faim Dimi­tris Kou­fon­ti­na, en refu­sant de satis­faire ses justes revendications.

Uti­li­sant cette période de pan­dé­mie de façon stra­té­gique, alors qu’il est dif­fi­cile pour la socié­té civile de réagir, une loi a été adop­tée pour répri­mer les mani­fes­ta­tions et une autre pour contraindre l’accès à l’é­du­ca­tion, qui pré­voit entre autres la créa­tion d’une police uni­ver­si­taire, tan­dis que des lois sont en pré­pa­ra­tion pour le déman­tè­le­ment des droits du tra­vail et de la sécu­ri­té sociale. Le gou­ver­ne­ment a inves­ti dès le départ dans son image média­tique en cana­li­sant d’é­normes sommes d’argent vers cer­tains médias grand public et vers des alliés stra­té­giques tels que l’é­glise. Ces médias, à part pro­pa­ger constam­ment la pro­pa­gande du gou­ver­ne­ment, font taire les voix oppo­sées et couvrent de manière fla­grante chaque inci­dent de vio­lence poli­cière tout en vili­pen­dant les victimes.

Toute cri­tique du gou­ver­ne­ment ne s’ex­prime que sur les médias sociaux (et cer­tains médias alternatifs).

Mais même là, il y a des cas de cen­sure et de ten­ta­tives de réduc­tion au silence par le gou­ver­ne­ment. Il choi­sit d’i­gno­rer les foules dans les rues com­mer­çantes et les églises mais inter­dit toute forme de ras­sem­ble­ment et de mani­fes­ta­tion sous pré­texte d’é­vi­ter la pro­pa­ga­tion du coro­na­vi­rus. Toute forme de mobi­li­sa­tion est répri­mée par une vio­lence mani­feste, les militant.e.s sont persécuté.e.s et les syn­di­ca­listes licencié.e.s. Dans ce contexte, le droit à la liber­té d’ex­pres­sion est donc abo­li dans la pratique.

9 mars 2021- Nea Smirni — Athènes Rassemblement contre les violences policières

En tant qu’immigré.e.s, nous ne pou­vons tolé­rer la poli­tique du gou­ver­ne­ment et de l’UE envers les per­sonnes migrantes en Grèce.

Les per­sonnes entas­sées dans des tentes, pri­vées d’accès aux soins de san­té et de pro­duits de pre­mière néces­si­té, sont expo­sées à une mul­ti­tude de mala­dies, sans par­ler du coro­na­vi­rus. Ces per­sonnes, si elles par­viennent à sur­vivre au voyage vers la Grèce, risquent d’être atta­quées par les garde-côtes qui percent leurs bateaux, par des fas­cistes qui tentent de les brû­ler vives et enfin par l’é­tat psy­cho­lo­gique dans lequel elles se retrouvent et qui, ajou­té à leur appau­vris­se­ment, les conduit dans cer­tains cas au sui­cide. Nous refu­sons de nous habi­tuer à la barbarie.

Nous savons que toute cette vio­lence et cette répres­sion sont le seul moyen pour le gou­ver­ne­ment de pour­suivre ses poli­tiques capi­ta­listes et son pro­jet néo­li­bé­ral. Nous condam­nons toute forme de vio­lence d’É­tat. Nous condam­nons toute poli­tique qui plonge les gens dans la pau­vre­té tan­dis que les élites s’en­ri­chissent alors même que la pan­dé­mie se développe.

Nous expri­mons notre soli­da­ri­té avec le peuple en lutte qui tente de sur­vivre et de résis­ter aux poli­tiques gou­ver­ne­men­tales. Les grandes mani­fes­ta­tions contre la “loi sécu­ri­té” fran­çaise, le “kill the bill” en Grande-Bre­tagne, les marches de masse contre l’au­to­ri­ta­risme et la résis­tance dans les uni­ver­si­tés grecques contre la créa­tion d’une police uni­ver­si­taire, montrent la voie. La peur change de camp.

traduction du slogan : “Pas de policiers dans nos quartiers” / source : The press project

Nous décla­rons notre pré­sence, notre sou­tien et notre soli­da­ri­té à celles et ceux qui conti­nuent à se battre vigou­reu­se­ment, en Grèce et en Europe.

Notre objec­tif est désor­mais de coor­don­ner et de par­ti­ci­per à un cadre plus large d’ac­tions paneu­ro­péennes et inter­na­tio­nales allant dans le même sens. Nous appe­lons à des actions paneu­ro­péennes et inter­na­tio­nales le week-end du 17 – 18 avril, à 14h00 (heure d’Eu­rope centrale).

 


Ces 17 et 18 avril, la diaspora grecque et des personnes solidaires organisent des actions dans 16 villes différentes en Europe et en Australie contre l’autoritarisme du gouvernement grec. À Bruxelles, rendez-vous au rond-point Schuman  Le 17/04 à 14h !