Climat : Un pas de plus vers la catastrophe

Par  Pablo Rivas 

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El Sal­to


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La pla­nète atteint en dioxyde de car­bone dans l’at­mo­sphère, un seuil que l’hu­ma­ni­té n’a­vais encore jamais atteint.

Il y a trois mil­lions d’an­nées, au Plio­cène, la Terre était un endroit très dif­fé­rent. La concen­tra­tion de glace aux pôles était beau­coup plus faible et le niveau de la mer se situait à envi­ron 20 mètres au-des­sus du niveau actuel. Cepen­dant, la pla­nète d’au­jourd’­hui pré­sente une nou­velle carac­té­ris­tique qui cor­res­pond aux condi­tions de cette terre loin­taine dans le temps : la concen­tra­tion de dioxyde de car­bone (CO2) dans l’at­mo­sphère était supé­rieure à 400 par­ties par mil­lion (ppm).

Ce fait, cau­sé par l’Ho­mo sapiens, est pré­ci­sé­ment ce qui rend les condi­tions du globe de plus en plus simi­laires à cette époque où la tem­pé­ra­ture moyenne était de 4 degrés plus éle­vée qu’au­jourd’­hui et le cli­mat beau­coup plus sec et plus aride. Nous nous diri­geons à toute vitesse vers cette pla­nète oubliée.

Le mois de mai 2020 a mar­qué un nou­veau maxi­mum his­to­rique de la concen­tra­tion de CO2 dans l’at­mo­sphère. Il a déjà atteint 417 ppm, un niveau que l’hu­ma­ni­té n’a­vais jamais connu. Et qui aug­mente à une vitesse alar­mante. L’é­vo­lu­tion de la courbe de Kee­ling, la variable qui marque la concen­tra­tion annuelle moyenne de l’at­mo­sphère, montre le taux de crois­sance bru­tal de ce gaz dans l’at­mo­sphère. En 1958, il était de 315 ppm, en 1990 il a atteint 350 ppm — le seuil consi­dé­ré par la com­mu­nau­té scien­ti­fique comme le point de rup­ture de la sta­bi­li­té cli­ma­tique actuelle. Nous sommes déjà au-des­sus de 415 ppm.

Les êtres humains ont réa­li­sé en quelques décen­nies seule­ment ce que la Terre a fait en des mil­liers d’an­nées, lorsque les niveaux de CO2 se sont mul­ti­pliés de 300 ppm à plus de 1.000 ppm il y a 55 mil­lions d’an­nées, à la suite des érup­tions vol­ca­niques qui ont dévas­té la pla­nète au Paléogène.

Couverture végétale

Mai est le mois au cours duquel la concen­tra­tion de CO2 dans l’at­mo­sphère marque son maxi­mum annuel, avant que la végé­ta­tion de l’hé­mi­sphère nord ne com­mence à absor­ber de grandes quan­ti­tés de car­bone. Tou­te­fois, comme le rap­porte Green­peace, “cette concen­tra­tion est chaque année plus éle­vée que les années pré­cé­dentes, prin­ci­pa­le­ment en rai­son de l’aug­men­ta­tion des émis­sions de CO2 dues aux acti­vi­tés humaines, prin­ci­pa­le­ment la com­bus­tion de com­bus­tibles fos­siles, et de la perte de la cou­ver­ture végé­tale”. La Terre et ses êtres ne sont pas capables d’ab­sor­ber et de rete­nir tout le CO2 que nous émettons.

La seule pos­si­bi­li­té pour que les chan­ge­ments cli­ma­tiques que nous connais­sons depuis quelques décen­nies ne se pour­suivent pas et ne s’am­pli­fient pas est de réduire de manière dras­tique les émis­sions de gaz à effet de serre que les acti­vi­tés humaines émettent, ce pour quoi, comme le défendent les orga­ni­sa­tions envi­ron­ne­men­tales, il faut des chan­ge­ments struc­tu­rels pro­fonds et durables dans le temps. Cela implique non seule­ment de réduire les émis­sions à zéro, mais aus­si de “pro­té­ger et res­tau­rer le cou­vert végé­tal, réser­voir natu­rel de car­bone”, selon Greenpeace.

Loi clé

En Espagne, la loi la plus impor­tante dans ce domaine, la loi sur le chan­ge­ment cli­ma­tique et la tran­si­tion éner­gé­tique, est actuel­le­ment en cours d’é­la­bo­ra­tion. Le pro­jet de loi a été lan­cé le 19 mai.

Nous sommes face à une occa­sion unique de ren­ver­ser le sys­tème : la loi sur le chan­ge­ment cli­ma­tique, tant au niveau natio­nal qu’eu­ro­péen, doit assu­mer des objec­tifs de réduc­tion des émis­sions beau­coup plus ambi­tieux et fixer une date pour l’a­ban­don des com­bus­tibles fos­siles”, déclare Tatia­na Nuño, res­pon­sable de la cam­pagne de Green­peace sur le chan­ge­ment cli­ma­tique. “L’Es­pagne a été le pays d’Eu­rope où les émis­sions de CO2 ont le plus aug­men­té entre 1990 et 2017, c’est pour­quoi les efforts pour les réduire doivent main­te­nant être beau­coup plus impor­tants. Nous n’a­vons plus autant de bud­get car­bone dans l’at­mo­sphère pour émettre au rythme éta­bli par le pro­jet de loi si nous vou­lons res­ter dans la limite de l’aug­men­ta­tion de la tem­pé­ra­ture de 1,5ºC”, se pour­suit.

La nou­velle loi devrait, pour les orga­ni­sa­tions qui com­posent le mou­ve­ment cli­ma­tique, pro­po­ser une réduc­tion des émis­sions de 55 % d’i­ci 2030 par rap­port à 1990, et non de 20 % comme le pro­pose son pro­jet. L’é­li­mi­na­tion des aides et des sub­ven­tions aux sec­teurs pol­luants est une ligne rouge claire que le gou­ver­ne­ment ne semble pas entendre à une époque où le car­bu­rant d’a­via­tion n’est pas taxé ou que des mil­liards de dol­lars sont pro­po­sés pour les com­pa­gnies aériennes ou l’in­dus­trie automobile.

L’é­ta­blis­se­ment du cadre légis­la­tif néces­saire à la réduc­tion des gaz à effet de serre dans des sec­teurs clés tels que la finance, l’a­groa­li­men­taire, le tou­risme, la ges­tion des déchets et l’in­dus­trie, ain­si que la prio­ri­té don­née à la conser­va­tion et à la res­tau­ra­tion des éco­sys­tèmes et de la bio­di­ver­si­té sur d’autres variables, sont d’autres points clés que la future loi doit conte­nir si l’Es­pagne veut jouer un rôle actif et déci­sif dans la réduc­tion de ces 417 ppm de CO2 dans l’at­mo­sphère. Sinon, la pla­nète rede­vien­dra ce qu’elle était à l’é­poque où l’Ho­mo sapiens ne peu­plait pas la Terre.